Prix du blé tendre Record égalé

Avec 297,00 €/t atteints en cours de séance sur Euronext le 2 novembre 2021, le blé a frôlé de peu son record historique, daté du 5 septembre 2007 (303,00 €/t). Ce même jour, il a clôturé à 292,75 €/t, soit le même niveau record qu’en mai 2008.

La situation actuelle s’explique, selon la société Agritel, par la chute de l’offre de blé chez les grands exportateurs, insuffisante pour répondre à la demande des pays importateurs, elle-même très haute.

Incertitudes

En 2008, les prix avaient baissé à la faveur d’une production mondiale « exceptionnelle », indique Sébastien Poncelet, directeur du développement du cabinet de conseil. En effet, les principaux pays exportateurs avaient produit 384 Mt de blé en 2008, contre 309 Mt en 2007.

« L’une des grandes différences à noter entre ces deux envolées de prix est, qu’à l’époque, seul le prix du blé avait fortement augmenté », remarque-t-il. Cela avait donné un signal fort aux producteurs mondiaux, qui ont ainsi notablement augmenté les surfaces de la céréale l’année suivante. « Aujourd’hui, toutes les cultures sont très chères », rappelle l’expert. L’incitation à produire du blé est donc moins forte.

« Le pays qui a le plus de potentiel d’augmentation de surface de blé est la Russie, mais elle a mis en place des taxes à l’exportation, proportionnelles à la hausse des cours. En conséquence, les producteurs russes ne profitent pas de cette hausse », précise-t-il. Les surfaces de blé russes ne devraient ainsi pas significativement augmenter.

À ces considérations s’ajoutent des inquiétudes climatiques (sécheresses en cours dans le bassin de la mer Noire, problèmes de qualité aux États-Unis…).

Les conséquences de la flambée mondiale des prix des engrais, voire un manque de disponibilité sur le rendement des cultures sont également floues. « Il y a beaucoup d’incertitudes sur la campagne en cours », résume Sébastien Poncelet.

Hélène Parisot